jeudi 4 juillet 2013

La culpabilité en héritage : accepter son passé pour mieux le transcender

Extrait d’un texte, La culpabilité en héritage, trouvé chez un lecteur. Recopie avec son accord, (merci Titophe).

Il faut bien comprendre le malaise d’une personne blanche lorsqu’elle assiste au déballage de toutes les horreurs et cruautés qu’ont commis nos ancêtres depuis plusieurs siècles et ce, jusque très récemment. Cette personne va automatiquement ressentir un sentiment de culpabilité, surtout si elle se trouve en face des descendants des victimes de ces atrocités (esclavage, colonisation, coups tordus postcoloniaux). Cette culpabilité s’accompagne d’un sentiment d’injustice, car à titre individuel, la personne ne s’est rendue coupable d’aucun de ces méfaits. C’est là le paradoxe.

Il me paraît ainsi nécessaire de déculpabiliser la population blanche afin de la rendre plus disponible à entendre et surtout à accepter ce passé. Les livres d’Histoire refléteront enfin la vérité le jour ou nous saurons l’accepter sans pour autant nous identifier à ceux qui l’ont faite.

Après tout, le plus simple est de donner des exemples concrets. Aussi vais-je me permettre de parler de moi :

Enfant, j’étais un fan de Tintin et étais capable de réciter par cœur nombre de bulles du livre Tintin au Congo. J’ai ensuite voyagé et suis tombé de très haut lorsque j’ai découvert la réalité africaine et le décalage par rapport a l’image que je m’en faisais. La rupture la plus évidente avec mon héritage idéologique a bien entendu été la rencontre avec celle qui devait devenir ma femme. Cela fait bien longtemps maintenant, bientôt 20 ans. Nous avons deux filles. La dernière a dernièrement trouvé chez la Grand-Mère mon vieux Tintin. Et nous l’avons lu ensemble. Inutile de vous dire que son regard n’est pas vraiment celui que j’avais à son âge (7 ans). Je l’ai ainsi lu avec un regard neuf, celui d’un homme que la vie a amené à réfléchir sur les thèmes fondamentaux du respect et de l’égalité de tous les hommes.

Ce livre est l’illustration parfaite de notre héritage de pensée. Pourtant, je n’ai aucune raison de culpabiliser et je ne le fais d’ailleurs pas. Reconnaître être passé par cet état d’esprit ne veut absolument pas dire que l’on n’a pas changé. Au contraire, cela aide beaucoup à aider les autres à parcourir le même cheminement intellectuel.

[…]

Acceptons notre passé dans toutes ses facettes et nous saurons enfin regarder ceux qui nous ont rejoints et nous accompagnent vers un avenir commun.

Ceci vaut tout autant à l’échelle individuelle.

Lire aussi Wikilivres : pour ne plus réécrire l'histoire.

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