samedi 6 juillet 2013

Gérer la déception dans un groupe

Penser processus, pas personne

Intégrer la contrainte, relativiser et penser processus (comment la faute ?).


C'est dingue comme presque tout le monde me déçoit.

Dixit un excellent collaborateur sur un projet où quasi tout le monde promet mais ne fait pas (ou moins qu'on croyait).

Ça ne vous rappelle rien ? Mais si, cela vous est probablement arrivé.

Quand quelqu'un arrive à ce stade, il y a de fortes chances qu'il décide de quitter le groupe. Il sera alors particulièrement difficile de le faire chnger d'avis, parce que que justement, son départ est amplement motivé. Donc, personne déçue : danger !

Deux manières de surmonter l'épreuve de la déception : le départ et l'intégration des contraintes.

Le départ, ou stratégie de l'éloignement

Simple mais frustrant (on en voudra longtemps au groupe). Envoyer tout le monde bouler et quitter le groupe.

Ramassis d'incapables, on n'est jamais mieux servi que par soi-même.

Ne riez pas ; c'est très tentant, c'est tellement plus simple. C'est très efficace sur le court terme et quand on connait la propension de la psychologie humaine à privilégier le court-terme, ça explique pour c'est tentant. Sur le long terme, en revanche, c'et moins évident (mais ça peut marcher).

Intégrer la contrainte

Plus compliqué, mais plus gratifiant à terme. Cette solution est plus constructive et moins émotionnellement prenante mais aussi autrement plus difficile. Intégrer la contrainte, c'est reconnaître qu'on a surestimé la personne ou sous-estimé l'ampleur du projet et aussi décider de ne pas jeter le bébé avec l'eau du bain. Intégrer la contrainte passe souvent par dépassionner le débat

Et, surtout, éviter d'associer le collègue de travail et l'être humain (y compris soi-même). X est très bien, mais pas contre, je ne travaille plus avec lui sur ça et ça, car, malgré ce qu'il dit (et où je le crois sincère), ça ne passe pas.

Comment la faute ?

Corollaire : ne pas se demander à qui la faute mais comment la faute. Pas qui a pêché ? Mais quel est le processus qui a été mal pensé et à permis à ceci d'advenir ? À qui la faute indique un bouc-émissaire, une personne sur qui cracher son venin, c'est du mauvais karma.

Vous me voyez peut-être venir : assurance qualité, ISO 9000/20000, CMMI… Oui, penser processus est normé et c'est même un gage de meilleure productivité. Et de moindre frustration. Mais développer dépasserai le cadre de cet article. L'important, ici, c'est de se rappeler de ceci : si ça ne marche pas, cherchez dans les processus, pas dans les hommes. C'est plus souvent les processus, les méthodes, que les hommes qui sont en tord (mais je suis un humaniste aussi :)) Et penser processus, quand vous êtes aux commandes (d'une entreprise, d'une initiative, d'une soirée, d'un prjet…), c'est aussi ce regarder dans un miroir : c'est bien beau de blâmer l'autre, mais comment ais-je moi pu laisser la situation se dégrader à ce point ?

Attention, Comment la faute peut mener à l'indolence et à la déresponsabilisation (c'est pas moi, c'est le système). Mais même avec ce risque, intégrer la contrainte me parait préférable à l'éloignement. Ce n'est pas un obstacle, une frustration, une déception ; c'est une contrainte. On parle toujours de la même chose, mais lui mettre un mot différent, ça aide à le voir comme dépassable mais aussi à s'en détacher, à "garder la tête froide".

Pour résumer : ne soyez pas déçu par des gens, soyez déçu par des méthodes. Ne restez pas buté sur l'obstacle, intégrez la contrainte. Enfin, soyez lucide sur l'importance des changements que vous pouvez apporter ou demander - et s'il le faut, dites non et … partez ! Mais vous le fairez alors en connaissance de cause et ça, c'est du nectar pour l'accomplissement personnel.

Et vous, qu'en pensez-vous ?


Pour aller plus loin, quelques pistes :

  • Temps, argent, énergie émotionnelle. Passez vos investissements au crible de ces troi critères. On pense souvent au x deux premiers, plus rarement au troisième (j'ai des théories sur pourquoi on l'omet, mais ça m'entrainerai trop loin)
  • La faille du mauvais ouvrier (atention : faille pour faille logique/sophisme et non fable). A force de s'entendre dire le mauvais ouvrier à toujours de mauvais outils (c'est pas ma faute, c'est mes outils qui ne conviennent pas), j'en viens à l'excès inverse : si je pense que l'outil n'est pas adapté, alors je me dit que je me cherche une excuse pour ne pas avouer (y compris à moi-même) que j'ai été mauvais. Quand je me fais cette réflexion, j'ai une alerte dans ma tête, la faille logique du mauvais ouvrier. Désormais, quand je mets l'outil en cause, je suis beaucoup plus lucide. Un problème avec un outil dénote un problème. Qui peut certes venir de l'humain, mais il peut aussi venir de l'outil. Et comme dans un blocage entre deux personnes, ce n'est pas la faute de l'un ou la faute de l'autre&202f;; c'est la faute des deux. Il s'agit juste de trouver la part de chacun, alors le problème d'outillage a des causes liés à l'outil, mais aussi des causes liées à mon attente de l'outil et avec le fait que je n'ai pas su les exprimer aux personnes qui pouvaient m'aider à les résoudre.

La cita­tion à-peu-près-dans-le-sujet du jour : Proper Preparation Prevents Poor Performance

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