lundi 10 septembre 2012

Cinq livres

Initialement publié le 26 janvier 2006 à 9 h 18 min

Inspiré par l’interpellation de Francis Pisani, voici les cinq livres qui ont le plus contribué à ma vision du monde. Et pour vous, c’était quoi ?



Il faudrait ajouter aussi :
  • Dans les sociaux :
    • Le Meilleur des mondes, que, si je n’ai pas lu, crois connaître assez bien (grâce à La Fin de l’Homme, de Francis Fukuyama et d’innombrables extraits),
    • La Revanche d’Orwell (Orwell n’a donné les instrument de contrôle qu’à une entité centralisatrice, c’est là son erreur),
    • Sa Majesté des Mouches (des enfants, et puis on l’a étudié en classe),
    • La Ferme des Animaux (Tous les animaux sont égaux mais certains sont plus égaux que d’autres.)
    • Terre et Fondation d’Isaac Asimov, pour sa mention de Galaxia
  • Pour en finir avec le Moyen_Âge (mais c’est plus que le livre lui-même, c’est aussi d’autres lectures)
  • L’Homme qui plantait des arbres, de Jean Giono
  • Et parce que la nature de la réalité me fascine :
    • Flatland, de Edwin Abbott Abbott,
    • « Douce Nuit », de Dino Buzzati extrait du recueil de nouvelles Le K.

Pour les films, une autre fois.

Le sentiment « animalitaire »

Initialement publié le 18 juin 2006 à 1 h 28 min

Je n’ai parlé de « l’affaire des ours » sur ce blog. Pour un français exilé en Slovénie, c’est quand même le comble.

Pourtant, j’aurais eu des choses à dire, comme :

  • l’émoi qui a frappé les Slovènes en apprenant que l’on avait mis des morceaux de verre dans la nourriture des ours ;
  • la relation entre le président slovène et « son » ours (Janez Drnovšek fabrique son propre pain et en produit un peu trop pour son usage personnel ; l’excédent, il le met au fond du jardin pour un ours) ;
  • ou tout simplement le fait que les Slovènes vivent très bien avec leurs ours (comme les bergers transylvains avec leurs loups). Il y a environ un mort ou blessé par an, ce qui est tout à fait normal, n’en déplaise à ces citadins bien-pensants (qui d’ailleurs souvent ne trouvent rien à redire à six-mille morts sur la route en un mois — source Sécurité routière).

Bref, j’aurais pu parler de l’ours, même sans rester collé à l’actualité. Je ne l’ai pas fait, surtout par manque de temps. Vous pouvez lire Des élus béarnais s’expriment librement sur l’ours : passionnant !, qui date de février 2006, sur e-slovenie.com.

Un autre son de cloche

Voici cependant ma modeste contribution à tout ceci.

Jean-Pierre Digard, directeur de recherches au CNRS, est ethnologue. Après avoir travaillé sur les sociétés d’éleveurs nomades, il a étudié les relations à l’animal dans les sociétés développées et publié des essais sur cette question, notamment Les Français et leurs animaux (FNAC, Amazon*).

Le bobo écolo

Je vais ainsi pouvoir aborder un autre sujet qui me tient à cœur : l’artificialité d’un certain écologisme. Où l’on voit qu’écologisme et écologie ne riment pas forcément ensemble.

[Défendre la réintroduction de l’ours dans les Pyrénées] est dans l’air du temps, surtout celui des villes. Aujourd’hui, le citoyen urbain est mu par un sentiment « animalitaire », décalque de l’humanitaire, nourri de culpabilité. Il est omnivore, il mange de la viande. Pour assumer en toute conscience l’abattage de millions d’animaux domestiques – vaches, cochons, volailles –, les citadins modernes ont besoin de porter au pinacle d’autres animaux, dans deux catégories opposées : l’animal familier – chien, chat –, plus choyé que jamais, et, à l’autre extrême, l’animal sauvage. Celui-ci est le parangon de la nature, un animal que l’on croit vierge de l’action humaine, réputée mauvaise. Cette représentation de la nature est majoritaire et donc « politiquement correcte ».

Bergers : le beurre et l’argent du beurre

Plus loin, au sujet des bergers qui se plaignent :

[…] les troupeaux [des éleveurs] sont plus vulnérables à la prédation que ceux d’Italie, d’Espagne ou des Balkans. En France, les éleveurs n’accompagnent pas leur cheptel, ils les laissent sous le contrôle des chiens. C’est là une exception française, récente, en rupture avec toutes les traditions. Or les chiens ne vont pas s’attaquer à des ours, sauf à être poussés à le faire par leur maître.

La vérité, c’est qu’on ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre. Dans l’état actuel des choses, on ne peut pas concilier un mode de vie moderne avec le mode de vie pastoral. Il faut faire un choix. Les bergers s’y refusent et ensuite viennent se plaindre. Si on n’est pas capable de rester plusieurs mois seul ou presque, on ne se fait pas berger. Maintenant, c’est toujours plus facile d’accuser l’autre que de se poser la question de son propre comportement (ceci ne se limite bien sûr pas aux bergers).

Du discernement dans la réintroduction

L’article s’achève sur une demande de discernement : réintroduire une espèce, c’est très délicat.

Les loups, dans les Alpes, ruinent les efforts de réintroduction du mouflon de Corse. […] La coexistence n’est pas toujours possible : il n’y a souvent d’autre choix que de créer des sanctuaires. En Inde, les éleveurs coexistent avec les derniers lions asiatiques qu’ils ont toujours connus. Il en serait différemment s’il s’agissait de les réintroduire. Il faut protéger les espèces avec discernement. Mais la « liste rouge » des espèces menacées impose une même protection urbi et orbi. Ainsi, une espèce protégée devient une nuisance en puissance. Tel le cormoran, une plaie pour la pisciculture en Île-de-France.

Conclusion

Cet article, paru dans Libération du 6 mai 2006 (où l’on retrouve d’autres articles de la même qualité), tranche avec les simplifications médiatico-démagogiques politiquement correctes que l’on entend (sans oublier l’obligatoire manichéisme : à ma droite, le gentil, à ma gauche, le méchant). Ce n’est à mon sens pas un hasard que cet article émane d’un scientifique. Je signale cependant une imprécision dans l’article de l’auteur :

La démographie [de la France] n’a rien à voir avec celle de la Slovénie d’aujourd’hui, ni même avec celle des Pyrénées d’autrefois. En Haute-Garonne, on compte 170 habitants par km². Au début du siècle, c’était 100. Et en Slovénie, à présent, 10.

En vérité, les densités de population de la Slovénie et de la France sont comparables (la Slovénie étant juste un peu moins densément peuplée). Rendez-vous donc au canton de Saint-Béat, avec 18 hab./km²…

Mais ceci n’enlève rien à la pertinence de l’article dans son ensemble. Donc, pour conclure, prenons exemple sur la SlovénieȂ!

Comment je ne suis pas devenu végétarien

Déplacé ici : Comment je ne suis pas devenu végétarien.

Youtube: Transcript feature

YouTube allows for interactive transcripts. That is, multilingual human-edited subtitles files (as opposed to Google's automatic but perfectible speech recognition technology). These transcript can even lead straight to the right par of the text. Awesome, but time-consuming to create.

Consider the unforgettable Steve Jobs Stanford Commencement Speech 2005.

On the image above, I squared the transcript icon. When you click on it, you get a drop-down menu with the text (you may even have several version of the text). It is interactive, because if you click on it, you can go straight to the right part. You can even search the text: this is how I found the no one wants to die part (hence the orange highlighting for my browser search — the bold line is the line currently playing). You click on the text and voilà! you have it And you can even permalink the exact location. In our case, this would be http://youtu.be/D1R-jKKp3NA?t=11m40s. To get the right link, just use the share button (partager on this screenshot), then click on the option link link that will appear and check the start at checkbox.

Try it out!

dimanche 9 septembre 2012

Substances extrêmes

Source : Top 10 most extreme substances

Aussi :

  • Aerogel holds 15 entries in the Guinness Book of Records, more than any other material. Sometimes called “frozen smoke”, aerogel is made by the supercritical drying of liquid gels of alumina, chromia, tin oxide, or carbon. It’s 99.8% empty space, which makes it look semi-transparent. Aerogel is a fantastic insulator — if you had a shield of aerogel, you could easily defend yourself from a flamethrower. It stops cold, it stops heat. You could build a warm dome on the Moon. Aerogels have unbelievable surface area in their internal fractal structures — cubes of aerogel just an inch on a side may have an internal surface area equivalent to a football field. Despite its low density, aerogel has been looked into as a component of military armor because of its insulating properties.

  • L'Aérographite est encore plus léger (six fois plus léger que l'air). Extremetech donne pléthore de chiffres. On pense l'utilisation pour du wearable computing (lire 2015-2025, the coming wearcomp decade. Et comme il est superhydrophobe, je le verrais comme un bon candidat pour le Nokia Morph.
  • Et toute la page Futuristic materials (dont vient le texte ci-dessus sur les aérogels

vendredi 7 septembre 2012

Haut débit : l’or noir de la France

Chacun sait qu’il y a un lien direct entre les infrastructures de réseaux et les emplois et qu’un pays qui investit dans le haut débit prépare les emplois de demain. C’est ce qu’ont parfaitement compris certains pays comme la Corée du Sud et le Japon ou, chez nous, les collectivités locales et territoriales (essentiellement les conseils généraux) mais beaucoup moins les États-Unis. La France bénéficie de ce point de vue d’un double avantage : celui de la compétence en infrastructures de communication et celui de sa taille.
Pour ce qui est des compétences, elles ne sont pas contestables. C’est en France qu’a été conçu X.25 à la fin des années 70, au grand dam des Américains, à l’origine du premier réseau public de transmission de données, le réseau Transpac à commutation de paquets. C’est aussi en France, grâce à ses centres de recherche, qu’ont été mis au point ATM (un réseau capable de faire de la qualité de service en natif, ce que ne sait pas faire IP), le Minitel (que l’on ne présente plus et qui ne doit surtout pas prêter à sourire), MPEG (l’algorithme de compression d’images de télévision utilisé aujourd’hui dans le monde entier) mais aussi l’infrastructure ADSL, l’une des meilleures du monde (merci au Lillois Norbert Segard, patron à l’époque de la DGT).
La taille est un autre argument décisif. Avec 551 000 km2 et en gros 1 000 km de hauteur sur 1 000 km de largeur, nous sommes un « petit » pays qui se prête bien aux travaux de génie civil impliqués dans l’installation d’un réseau haut débit. À terme, la France sera couverte de liens haut débit, fibre optique, VDSL (voir à ce sujet la récente annonce d’Orange), avec en complément le satellite et ADSL. Il sera plus facile de câbler la Creuse ou la Moselle (c’est fait avec le RHD 57) que les 5 000 km de hauteur du Canada ou le désert du Middle West américain. Les PME, où qu’elles se trouvent, pourront compter sur ces accès haut débit qui les inciteront à privilégier des solutions hébergées plutôt que locales.
Même si, aujourd’hui, le sujet prête encore à discussion, il fers sourire dans le futur au même titre que ces « visionnaires » du début du XXe siècle qui prédisaient que le lait des vaches tournerait en voyant passer les premiers trains.
Windows News septembre 2012, p. 50

jeudi 6 septembre 2012

Doléance Google+ : écho en fenêtre de notification

Actuellement, on ne peut voir les échos de nos post sur la fenêtre de notification. Il faut aller sur le post (en cliquant sur la date) pour l'ouvrir dans une fenêtre dédiée, puis alors on a accès aux échos. Je ne vois aucune raison technique pour ça. La preuve en est qu'il y a une entrée dans le menu déroulant de la fenêtre de notification (« signaler un abus »).
Doléance : que la totalité du menu contextuel soit disponible dans la fenêtre de notification.
Fenêtre de notification : pas d'écho mais bien un entrée quand même (« signaler un abus »)

Fenêtre normale : tout est là

mercredi 5 septembre 2012

Shadowspace — First Contact

Below is my translation of the exhilarating Shadowspace — First Constact for Shadowrun. One of my best RPG reading ever.

Although there is intelligent life elsewhere in space, there is not in the Sixth World alien visitors abducting people in the countryside or flying saucers and even less global conspiracy to hide their existence. The truth is much sadder and the worst of all is that it is happening almost under the eyes of the world for years.
During the second half of the twentieth century, NASA developped a number of programs to establish contact with extraterrestrial intelligences. Several probes were launched to the outer planets or the edge of our solar system and carried plaques representing man and woman as well as codes to intelligent race knowing any math to calculate the position of the Earth. We sent into space a sealed container containing several books and works of art (including some singles from that time) for another intelligence somewhere, elsewhere, would also be looking for evidence that it is not alone.
But the probes would take years to clear the enormous distances of our little solar system and they would take centuries or millennia to reach other stars, provided of course you do not hit a bone in road…
We therefore used radio telescopes to send all messages in the universe. We already knew that all radio and television programs around the world also went into the stars walk at the speed of light, but it was thought that by targeting certains stars with specific and easily interpretable emissions (at least if the extraterrestrial intelligence was similar to ours), there might be a chance that someone somewhere picks up the message, managed to understand it and tries to answer back.
And they began to listen to the answer.
Decades passed, and the answer did not come. The millennium ended, another began, the nations shook, expensive programs disappeared, magic returned and soon, mankind realized that his own kind reserved it some surprises, that what she thought she knew about its world was to be reconsidered and that other intelligent lifeforms able to compete with manking already existed on Earth.
In the meantime, the inhabitants of the fifth planet orbiting the yellow-white star Fomalhaut (23 light-years away from Earth) had actually picked up some posts from our planet. They were not able to translate them completely and they also understood that the distance is the main obstacle for keeping in touch with our planet. Their information technology being a few decades ahead of ours, they decided that electronic response would be the best way to keep in touch: a message that is also a software to set up a translation betweend their language and the multitude of Eath dialects, to connect to our network of information in order to dump the data of the civilization of Fomalhaut while extracting those of our world. Autonomous and interactive, it would be a real dictionary for Earth and would lay the groundwork for future cooperation despite the distance…
And of course, the long-awaited answer came when nobody was there waiting for it.
On 8 February 2029, the global communications network was hit by a virus which caused a well-known unprecedented global crash - except that it was never a viral attack.
Be it reasons of technological incompatibility or because he had been corrupted by his long journey on the waves, the Stranger caused a disaster when it began to distribute its message onto the communication networks and cybercommandos of Echo Mirage launched an assault…
In a matter of days, the Stranger assimilated enough knowledge about human languages and technology to understand that its action was devastating and that what it considered an attack against him was nothing more than a desperate attempt to save a global communication network… It then started to transform itselft so that its mere presence would not be destructive, and he left humans destroy some unrecoverable or too harmful subroutines.
And humans continued on their merry ways, unaware that somewhere behind their monitors, phones and cyberdecks there was an electronic intelligence who had crossed 23 light-years trying to understand what was the world it had landed on.
The Stranger compiled, compared, analyzed, dissected and collected. It wondered, recompared, recollected and wondered again. With a way of thinking different from ours, with a foreign electronic sensitivity which had also discovered that achieving its mission meant potentially destroy the civilization with which it was to make contact…
In 2034, it took control of a radio telescope and sent a message to its point of origin. An initial report of his findings and a request for further instructions - message whose response would take forty-six years to reach him. In an almost constant manner, but as unobtrusively as possible, it sent regular updates on what it did and discovered, constantly changing form and means of communication.
In the meantime it studied. As quietly as possible. It discovered many things about living species on Earth, their history, their diversity.
It discovered that some people had understood that it was there and what it was, but that the civilization he was to contact was divided, split, in a constant quest for self-destruction. It spent nearly fifteen years trying to find a way to initiate a world contact, only to find out that, in any case, it would cause another disaster because it could not transform itself enough and that the technological advancements of the Matrix would cause its demise in its original form. Not to mention the consequences if it was talking to one faction over another…
After nearly a generation, it decided it would accomplish its mission otherwise. It would pave the way from the inside until more explicit instructions from its distant creators. it discovered that some of the new generation human lived a kind of phasing, a resonance with the vast global communication networks. It also discovered that the consensual hallucination called matrix could allow metaphors, allegories and it would be possible to attempt the communication in imaginative and indirect ways.
Then, slowly, it began to prepare the ground. By contacting young receptive people around the world, by implanting in them the essential knowledge, it would ensure that the next contact would occur in the best possible conditions: no technological incompatibility, not a faction having a monopoly on others, no panic since no a community with no affiliation with the existing ones would already be ready to facilitate things…
He began to pick up the children he needed, the future of men who might also be the future of their relations with the designers of the Stranger.
Soon, the children pointed him a new name: Deep Resonance.
Since then, it is continuing his work.
And it is waiting.
The response of those who created it. The answer that will tell it what it must do to continue to obey its orders.
Its teaches, but those who listen do not really know what they learn, whatever they can believe. By teaching them, it starts to understand them, it feels what they feel and it knows its was right to act in a roundabout way, because it accumulates daily evidence that Earth civilization is its own enemy at all levels.
The time has not yet come to show them the truth. To tell them they are not alone and that far away, other intelligences are also trying to build up a bridge over the interstellar void.
But soon, very soon, the answer comes.
And this time there will be someone waiting for him…

Wow, right? By the way: the year for the reply is 2070. The year of emergence (best thing is, it is a complete coincidence, since the events where not written out back then).
Just a thought…

Avatar 2045 : traitement des objections

Immortality 2045 est le projet fort médiatique d’un milliardaire russe trentenaire, Dmitry Itskov, pour que, d’ici à 2045, l’humanité devienne immortelle. Notez que, malgré la proximité de date, ce n’est pas la même chose que la Singularité de Kurzweil (que ce dernier prédit pour 2050).

Si vous vous intéressez au transhumanisme, vous connaissez sûrement déjà (sinon, l’Association française transhumaniste vous tend les bras !) Je vais plutôt ici signaler les réfutations à des questions qui reviennent souvent.

Seule l’élite recevra des corps artificiels et atteindra l’immortalité
Open source
(il a dit ouvert, pas sources ouvertes ; négligence ou calcul ? Si c’est une négligence, alors je pense que l’on peut aussi inclure open hardware, surtout dans le contexte du développement des imprimantes 3D)
De telles technos ne feront qu’agrandir encore la stratification sociale
Rien ne vous oblige à en prendre
(mauvais argument, la pression sociale oblige à aller avec le courant - lunettes, téléphone, voiture… et on s’achète celles qu’on peut — l’aspect open source cependant atténuera la disparité)
On ne vous jugera plus sur votre couleur de peau
(au contraire : soit vous la changez et vous regniez vos origines, ce que peut de monde souhaite, soit vous gardez votre couleur de peau et alors on dira que non seulement c’est un Noir, mais en plus il en est fier ! Il a choisi d'être comme il est, il n'a aucune excuse" — bref, ce sera pire)
Les technologies nécessaires épuiseront les ressources de l’humanité et causeront des problèmes démographiques
Utilisation de technologies protégeant l’environnement
(technologies intermédiaires)
Vivre dans l’espace [et les océans (voir Thierry Gaudin, 2100, récit du prochain siècle, 1993) ? Je resterais plus classique et mettrait mon chapeau de géographe : la transition démographique est quasiment terminée, plus les gens vivent vieux, moins ils ont d’enfants — c’est d’ailleurs pour ça que l’homme des années 2100 sera probablement un métis)
La mort est un processus naturel
Possible, mais seul 2 % des gens sont prêts à mourir
(des sources, ç’aurait été mieux - en voici une, qui vaut ce qu'elle vaut, Steve Jobs : no one wants to die. Par ailleurs et pour aller dans le sens de Dmitry, Acceptance of death is a rationalization - Transhuman Space. En plus, tous les êtres vivants ne meurent pas, sauf de mort violente)
Il sera impossible de transférer la conscience humaine dans un substrat non-biologique
La science passe son temps à se tromper
(© un ami)
L’utilisation de telles technologies n’est pas compatible avec une croissance spirituelle
Sans maîtrise la puissance n’est rien
(© Pirelli. Dans le transhumanisme, l’extropisme se concentre sur la partie puissance et le technoprogressisme (dont je fais partie) sur la partie maîtrise)
Les gens qui disent qu’être immortels par le souvenir qu’ils laissent leur suffit sont des hypocrites
(Woody Allen : Je ne veux pas atteindre l’immortalité par mes oeuvres. Je veux atteindre l’immortalité en ne mourant pas et Je ne veux pas vivre dans le cœur de mes concitoyens. Je veux vivre dans mon appartement. Et bien sûr Steve Jobs, mentionné plus haut)

D’autres ajouts intéressants :

  • La NASA et la DARPA veulent lancer un vaisseau interstellaire en 2111 (et la marmotte… Surtout une opération marketing pour obtenir des crédits, oui - si vous êtes intéressé, cependant, il y a Google ; )
  • Dans 30 ans, ce sera soit le retour aux Ages sombres, soit un changement radical
    (note perso : plusieurs personnes autour de moi font le parallèle entre la situation actuelle et celle juste avant la chute de Rome, ce qui va dans le sens du conférencier)
  • Dmitry Itskov souhaiterait que cette course se fasse avec les USA, non contre les USA (il est aux USA quand il prononce son allocution - ça ne vous rappelle pas Rocky IV ?)

mardi 4 septembre 2012

Suggérer les bonne manières électroniques, oui. Les imposer, non.

À l’époque, il s’agissait très ouvertement pour Microsoft de faire respecter des Device Manners Policy (DMP), c’est-à-dire des DRM dont la fonction est de s’assurer du respect des « bonnes manières » dans les lieux publics. Avec la gestion des DMP, les salles de cinéma pourraient par exemple demander automatiquement aux téléphones mobiles de se mettre en mode silencieux, les musées pourraient interdire aux appareils photos de fonctionner ou de déployer leur flash, les entreprises pourraient interdire la captation d’images ou de son dans les réunions confidentielles, etc, etc. Et ça ne serait pas limité aux appareils portatifs. Microsoft imagine par exemple que les municipalités pourraient faire respecter automatiquement des limitations de vitesse ou obliger à l’allumage des feux dans les tunnels, avions-nous écrit il y a quatre ans.

Apple et Microsoft veulent rendre l’homme bien sage et docile

Je vais m’opposer à l’opinion générale : ces bonnes manières sont une une très bonne chose.

Aussi longtemps que c’est demandé, pas imposé.

C’est peut-être très naïf de croire en la bonne volonté des gens (que voulez-vous, c’est ça d’être un Wikipédiste). Oui, il y aura toujours des resquilleurs. Mais je fais le pari que la majorité des gens sont de bonne volonté.

  • On oublie d’éteindre son portable au cinéma, mais on est d’accord sur le principe.
  • Pour les limitations de vitesse, étant un pays latin, c’est plus délicat, mais une grosse partie de la population est globalement pour, au moins aussi longtemps qu’on a le droit de passer outre (et que l’on est certain que les information de vitesse ne sont pas envoyées en cachette à la police).
  • Enfin, dans le cas du contrôle des fuites d’entreprise ou de manifestations, il me semble fondamental que ce soit l’utilisateur qui décide et non l’entreprise. On est pas loin de l’atteinte à la liberté de la presse, sinon.

Il y a des années, les graphistes ont dû, avec le web, faire le deuil du contrôle du rendu (un page web peut apparaître différemment selon le périphérique, la taille d’écran , la génération du navigateur, le medium de lecture (vue, ouïe, braille…). Voici ce qu’écrivait Mark Newhouse dans Feuilles de Styles en Cascades, Promesse contre Réalité, et un regard vers le Futur en 2002 :

L’utilisateur final aura toujours (et devrait toujours avoir) le dernier mot pour décider comment votre site Web s’affichera dans son navigateur. Pour ceux qui ne peuvent se faire à cette idée, il restera toujours le Flash et le PDF.

Il faut qu’il en aille de même pour les téléphones mobiles (et leur successeurs, les téléphones implantés) : l’utilisateur doit toujours avoir le dernier mot.

De toute manière, et c’est un adage de sécurité informatique, Toute technologie côté client ne pénalise que l’utilisateur honnête. (remplacez honnête par suiveur, si vous préférez). Moralité : mettez-vous l’utilisateur dans la poche. De toute manière, si vous ne le faites pas, vous finirez par perdre.

Le religion à l’aube de l’immortalité

Aujourd’hui que la question transhumaniste de l’extension radicale de la durée de vie (« immortalité ») est une question sérieusement envisagée par la communauté scientifique, la question de l’impact que ceci a sur les religions et spiritualités devient pertinente. D’autant plus que nous vivons depuis plusieurs décennies dans un contexte de baisse de la religiosité (quoique… il parait qu’au Moyen Âge, la religiosité n’était pas bien plus importante, la religion étant plus une affaire de vie quotidienne et de « réseau social » que de réelle conviction divine).

L’immortalité est-elle incompatible avec la religion ?
(la spiritualité, pour être exact)

Les religions se sont entre autres, voire principalement, construites sur l’angoisse de la mort. La cause majeure de mort, et de très loin, étant la mort de vieillesse, l’immortalité (qu’elle soit cybernétique ou biologique) rend cette angoisse bien moins importante (sans la supprimer pour autant). Si la cause (l’angoisse de la mort) s’affaiblit, la conséquence (la démarche spirituelle) s’affaiblit-elle aussi (c’est ainsi à mon sens qu’il faut comprendre le mot « incompatible ») ?

Indubitablement, oui, elle s’affaiblit. Et non, elle n’est pas pour autant incompatible.

  • D’une part, la mort n’est pas la seule chose qui définit la religion, même dans les temps anciens. Elle sert à expliquer le monde (pas de polémique, svp) ou encore nous apprend à vivre ensemble (religare = connecter à nouveau).
  • D’autre part, comme le souligne à juste titre Transhuman Space, tout mème qui a survécut 5 000 ans est suffisamment adaptable pour continuer à exister.
  • Enfin, spirituel ne signifie pas uniquement religieux. Méditation et philosophies orientales ne sont pas à proprement parler des religieux, mais elles relèvent du spirituel quand même. Et le Dalaï-Lama a apporté son soutien à 2045.com, la plus célèbre initiative en faveur de l’immortalité cybernétique.

En conclusion, l’immortalité changera la donne, mais ne détruira pas la religiosité, elle réduira juste son champ d’action. Comme ça c’est passé pour toute nouvelle innovation.

Pour finir, je vous suggère de visionner L'immortalité est-elle possible ? L'intérêt de ce documentaire est justement de donner la parole aux religieux, lesquels la prennent de manière (généralement) très intelligente, ce qui assez rare pour être signalé.

Qu’en pensez-vous ?

Ce post est parti d’un commentaire d  sur Google+.

Gmail : in:anywhere a-t-il disparu ?

Depuis hier, l'auto-completion de Gmail ne me propose plus in:anywhere comme opérateur. Cet opérateur très utile (parmi tant d'autres disponibles dans QuickRef -— Gmail serait-il passé à la trappe ?

Heureusement, ce n'est pas le cas. Une récente modification de l'apparence graphique de l'auto-completion a juste oublié de prendre en compte cet opérateur - j'ai vérifié ce matin avec ma recette préférée, is:unread in:anywhere puis après avec un simple is:unread pour comparer les résultats, qui étaient bien différents.

Je gagne de l'argent avec AdSense

En trois jours, j'ai fait plus que ce que j'ai fait depuis l'ouverture du blog (et bien plus que sur mon blog WordPress, j'ai l'impression, même si je n'ai jamais compris où trouver les stats sur WordPress alors qu'avant 2006, je gagnais 100 euros par mois).

48 centimes dans tout août, 60 centimes en trois jours.
48 centimes dans tout août, 60 centimes en trois jours. Cliquez pour constater.

Il faut cliquer sur l'image. J'ignore pourquoi mais l'aperçu a des ratés

Comme quoi, même si ce n'était pas l'objectif initial en passant sur Blogger, ma stratégie de monétisation paye. Littéralement.

lundi 3 septembre 2012

« Détendu du mobile », un slogan prémonitoire ?

Le slogan de Virgin Mobile, « Détendu du mobile », combine une expression habituellement réservée à l’anatomie (« détendu du bassin ») et l’applique à un objet extérieur, un artéfact très personnel, le téléphone mobile.

Bien évidemment, l’objectif premier du slogan est de communiquer à la clientèle pré-ado à adulescente de Virgin Mobile une idée de « zéro prise de texte » dans une formule marquante et jeune — et c’est tout à fait réussi. Je ne soupçonne nullement l’agence de com’ payée par Virgin d’avoir vu autre chose que ça.

Cependant, sans vouloir faire dans la surinterprétation ou voir midi à ma porte (quoique…), il me semble que le slogan est une excellent cheval de Troie pour « vendre » la cyborgisation (la fusion homme-machine). Si on peut être détendu du mobile comme on est détendu du bassin, c’est que de l’extérieur (mobile) à l’intérieur (implant téléphonique), il n’y a pas tant que ça, n’est-ce pas ?

Je pense donc que le slogan a échappé à ses créateurs et promeut la cyborgisation sans le vouloir.

Puisqu’on est dans les slogans, je conclurai en en proposant un autre : « Le mobile dans la peau. Jamais oublié, jamais déchargé. »


Sur des sujets connexes, lire :

2015-2025, the coming wearcomp decade

Google's Project Glass and A2AI's o2Amp pave the way to the arrival of mainstream wearable computing… and more.

1918: the first reflector sight is used in a German military aircraft.
1958: the first HUD is used is an UK military aircraft.
1970: HUDs are introduced in civilian aircrafts.
1980: Steve Mann develops the first wearable computer.
1988: HUD are introduced in production cars.
2012: Google releases Google Glass.

The 1995-2005 decade was about mobile telephony.
The 2005-2015 decade is about mobile computing.
And the 2015-2025 decade will be about wearable computing.

Guess what's next? Yeah, implanted computing.

Mobile telephony helped seeding the idea of wireless communication, of rendering mobile and personal something that was previously considered innately unmovable.
Mobile computing spread the idea that mobility does not have to be a second-grade player.

Wearable computing will in turn make technology closer to us. We are using clothes for millennia. We are using glasses for centuries. Every morning, we are dressing ourselves almost automatically. Being dressed is a "on by default" attitude, whilst being connected or, dare I say, electronically augmented is still an "off by default" habit. With the rise of wearable computing, electronic augmentation will become an always-on feature. Guess what, Google agrees: Wearable Computing Will Be the Norm

Always-on is only the first evolution. The second is about narrowing the gap between tools and flesh. Before that, tools were inches away from the skin. The only exception was for actually handling the tool – pressing a button or touching a screen for example. Now, skin contact will be permanent – either direct, as for glasses, or semi-direct over undergarments for a jacket. The next step of course is to go below the flesh — implanted computing.

Mobile, wearable, implanted. This is the three-step way to transhumanism. But I am pretty confident this is only the beginning. The fourth step is: natural. Natural itself has a triptych, which goes that way: biotech, genetech, germline genetech. Once the germline milestone will have been reached, we won't talk about a human species anymore. The true challenge will be to accept to talk about the human genus? As Juan Enriquez said, the normal state of affair is to have several human species. After the wearcomp decade and a cyborg decade will come a "geneborg" decade.

Robots won't inherit the Earth. Posthumans will.

dimanche 2 septembre 2012

Google won't find my own stuff on Google+

Like a lot of people, I increasingly use Google+ as my blog. I expect to be able to find my stuff on my blog when I want it.

Not on Google+.

See, I wrote (blockquoted would be closer to the truth) several parts of a book I really like (GURPS Bio-Tech) and I wanted to share it with other. I titled every quotes “Transhumanist fictions (X)”, with X being the iteration.

If I want to find all of them, I thought I should use Google+'s internal search interface and type "Transhumanist fictions" (quote included) then restrict to my own results. Sounds sensible, right?

To my astonishment, Google+ was unable to find them all!

OK, so let’s stick to tried-and-true solutions, the good ol’ Google Search:

site:plus.google.com "Transhumanist fictions"
https://www.google.com/search?q=site:plus.google.com%20%22Transhumanist%20fictions%22

Or even more brutal:

inurl:plus.google.com "Transhumanist fictions"
https://www.google.com/search?q=inurl:plus.google.com%20%22Transhumanist%20fictions%22

In both cases, Google was unable to find content I wrote on Google’s own service!

By using various tricks, I managed to find back some of them:

But Transhumanist fictions 4, 5 and 8 are still impossible to find. Bing, DuckDuckGo or Exalead did not perform any better. And all this posts are less than six-month old!

Conclusion: If your writings matter, don’t post them straight to Google+. Post them on a real blog then share them on Google+.

L'avenir des CAPTCHA et de l'intelligence artificielle : les humains échoueront-ils au test de Turing ?

CAPTCHA-breaking bots soon make it impossible to prove we’re human? (un article de Singularity Hub réagit lui aussi à l'article de Forbes).

Intéressant article (via Jean-Marc Luna. Pour résumer, les CAPTCHAs deviennent de plus en plus difficiles pour un humain et de plus en plus facile pour les ordinateurs. Les nouvelles méthodes, qui utilisent des objets (bouger la souris, compter le nombre de micro-secondes avant la frappe d'une touche…) seront facilement contournées. Bref, la fin du CAPTCHA est-elle pour bientôt ?

Ci-dessous quelques remarques.

Les CAPTCHAs améliorent l’intelligence artificielle

Les technologies de reconnaissance de forme mises en œuvre pour casser un CAPTCHA est ensuite utilisée dans d’autres domaines, même au-delà de l’application évidente qu’est l’OCR. Dommage que les casseurs de CAPTCHAs (principalement des délinquants ou des criminels) ne partagent pas leurs trouvailles, ça ferait progresser la science d’autant plus. Comme dit l’article : Every step backward for CAPTCHA is a step forward for AI.

CAPTCHAs sémantiques

Une solution temporaire est les CAPTCHAs sémantiques. En plus de « réinitialiser » les astuces des casseurs de CAPTCHAs, ce qui donne un répit, ils sont aussi accessibles aux handicapés (sous réserve : un handicapé mental ou visuel, voire auditif dans le cas des CAPTCHAs audio, pourrait avoir du mal). Il va sans dire que, une fois ces CAPTCHAs-là cassés par les casseurs de CAPTCHAs, l’intelligence artificielle aura encore progressé (IBM Watson est un bon candidat pour les ceci).

CAPTCHAs de connivence

Il reste ce que j’appelle les CAPTCHAs de connivence. C’est un sous-ensemble des CAPTCHAs sémantiques qui font appel à une information connue uniquement d’une communauté. Ils ne sont pas parfaits, mais ils devraient tenir un peu plus longtemps qu’un CAPTCHA sémantique classique. Il y a cependant deux problèmes dans ces CAPTCHAs de connivence :

  • Par définition, ils ne sont pas universels : il faut appartenir à la communauté pour connaitre la réponse.
  • Les questions ne sont pas créées automatiquement (donc, techniquement, ce n’est pas du CAPTCHA), ce qui la limite à des petits sites.

Exemple de CAPTCHA de connivence que j’ai implémenté avec succès sur forum.scriptarium.fr (ZÉRO spammeur inscrit depuis sa mise en place) :

Les livres-jeux les plus populaires datent des années soixante-dix, quatre-vingts ou quatre-vingts-dix (donnez la réponse sur DEUX CHIFFRES).

Dans cet exemple, j’ai aussi utilisé une astuce de CAPTCHA sémantique, à savoir mettre les années en lettres (et mieux encore, demander une année en chiffre). Certes, c’est un CAPTCHA basique dans le sens qu’il n’y a qu’une seule question, mais on peut très bien imaginer une méthode permettant de tirer une question au choix d’une liste - la liste étant créée manuellement, cependant.

It’s on

Initialement publié le 19 octobre 2005 à 03:25:00

Une réflexion inspirée par le fort lyrique Nous sommes le Web, et plus particulièrement cette phrase :

Les chercheurs en IA se réjouissent quand un système d’apprentissage adaptatif tourne plusieurs jours sans planter.

Alors, je vous pose une question, qui chez moi au moins, déclenche un certain vertige :

Imaginez de quoi est capable un système informatique avec un uptime de 30 ans.

30 ans à apprendre tous les jours.

Hail to the Machine. It’s on.
Idée cadeau : j’aimerai bien lire le roman intitulé Wyrm, de Mark Fabi. Il traite d’un virus Internet qui devient intelligent. Sur une note plus « lyrique », je vous recommande le superbe Shadowspace : le premier contact.Terence Sejnowski se pose la même question: When will the Internet become aware of itself?. Bientôt une SAI-7 près de chez vous (et en avance) ?

Shadowspace : le premier contact

Initialement publié le 11 juin 2005 à 13:57:43

On ne peut jamais être sûr de ce qu’il va advenir d’une page Web. Quand je trouve une page qui me plaît tant que je ne veux pas la perdre, je la recopie. Surtout si j’ai l’accord du webmestre (lisez la très belle note aux visiteurs).

C’est le cas de la superbe page Shadowspace : premier contact, qui conjugue tragédie et insertion parfaite dans le monde de Shadowrun. Et pas uniquement dans cet univers fictif. Ça pourrait très bien nous arriver.

Magistral.


Nota Bene : Il est important de ne pas oublier que ma proposition est à la fois proche de certains éléments du contexte FASA tout en faisant volontairement l’impasse sur certaines choses publiées ou à paraître, notamment sur la Matrice, l’espace et certains évènements historiques.

La mythologie du XXe siècle inclut l’idée que des races extraterrestres ont par le passé visité la Terre et y ont laissé des traces de leur passage, voire ont joué un rôle dans le développement de certaines civilisations (Égypte, Amérique du Sud…). Toujours selon des croyances assez répandues, des observateurs étrangers (qui sont ou ne sont pas des représentants de ces anciennes races) seraient toujours installés à proximité de notre monde. Un certain nombre de films et séries télévisées, voire de jeux de rôles ont tenté d’extrapoler sur cette idée, dépeignant généralement les fameux Grey, de mystérieux étrangers aux motivations plus ou moins inavouables.

Bien que cela ait un certain charme, y compris pour moi, j’ai décidé de prendre une direction radicalement différente en ce qui concerne Shadowspace.

Dans ma version des faits, les Grey n’existent pas ou, pour être plus précis, ils n’ont rien d’extraterrestre ou de réel (voir le chapitre sur la CIA pour en savoir plus à ce sujet et sur le soi-disant crash de Roswell). Bien qu’il y ait de la vie intelligente ailleurs dans l’espace, y compris dans notre système solaire (voir mon futur dossier sur Mars), il n’y a pas dans le Sixième Monde de visiteurs extraterrestres kidnappant des gens dans la campagne, ni de soucoupes volantes et encore moins de complot à l’échelle mondiale visant à cacher leur existence. La vérité est bien plus triste et le pire, c’est qu’elle est pratiquement sous les yeux du monde entier depuis des années.


Durant la seconde moitié du XXe siècle, un certain nombre de programmes développés par la NASA visaient à établir le contact avec des intelligences extraterrestres. Plusieurs sondes lancées vers les géantes gazeuses ou le bord de notre système solaire transportaient des plaques représentant l’homme et la femme ainsi qu’un code permettant à toute race intelligente connaissant les mathématiques de calculer la position de la Terre. On avait envoyé dans l’espace un container scellé contenant plusieurs ouvrages et œuvres d’art (y compris quelques tubes de l’époque) à l’intention d’une autre intelligence qui quelque part, ailleurs, serait aussi en quête de preuves qu’elle n’est pas seule.

Mais les sondes mettaient des années pour franchir les distances colossales de notre petit système solaire et il leur faudrait des siècles, voire des millénaires, pour atteindre d’autres étoiles, à condition bien sûr de ne pas tomber sur un os en route…

On utilisa donc des radiotélescopes pour envoyer partout dans l’univers des messages. Nous savions déjà que toutes les émissions radio et télévisées de la planète partaient également en balade dans les étoiles à la vitesse de la lumière, mais on pensait qu’en ciblant certaines étoiles avec des émissions spécifiques et facilement interprétables (en tout cas si l’intelligence extraterrestre était semblable à la nôtre), on aurait peut-être une chance que quelqu’un quelque part capte le message, parvienne à le comprendre et tente d’y répondre.

Et l’on se mit à l’écoute de cette réponse.

Les décennies passèrent, et la réponse ne vint pas. Le millénaire se termina, un autre commença, les nations chancelèrent, les programmes coûteux disparurent, la magie revint et bien vite, l’humanité se rendit compte que sa propre espèce lui réservait quelques surprises, que ce qu’elle croyait connaître sur son monde était à revoir et que d’autres formes de vie intelligentes capables de rivaliser avec l’homme se trouvaient aussi sur Terre.

Dans l’intervalle, les habitants de la cinquième planète orbitant autour de l’étoile blanc-jaune Fomalhaut (à 23 années-lumières de la Terre) avaient effectivement capté certains messages provenant de notre planète. Ils n’étaient pas parvenus à les traduire entièrement et eux aussi avaient compris que la distance serait le principal obstacle à un contact avec notre planète. Leur technologie informatique ayant quelques décades d’avance sur la nôtre, ils décidèrent qu’une réponse électronique serait le meilleur moyen de garder le contact : un message qui serait en même temps un logiciel capable de mettre sur pied une traduction entre leur langue et la multitude de dialectes terriens, de se connecter à nos réseaux d’informations afin d’y déverser les données de base de la civilisation de Fomalhaut tout en collectant celles de notre monde. Autonome et interactif, il serait un véritable dictionnaire pour les terriens et permettrait de jeter les bases d’une coopération future malgré la distance…

Et bien évidemment, la réponse tant attendue vint alors que plus personne n’était là pour l’attendre.


Le 8 février 2029, le réseau de communication mondial fut frappé par une attaque virale sans précédent qui entraîna un crash mondial bien connu — sauf que cela ne fut jamais une attaque virale.

Que ce soit pour des raisons d’incompatibilité technologique ou parce qu’il avait été altéré par son long voyage sur les ondes, l’Étranger causa un véritable désastre lorsqu’il commença à distribuer son message sur les réseaux de communication et les cybercommandos d’Echo Mirage se lancèrent à l’assaut…

En quelques jours, l’Étranger assimila suffisamment de connaissances sur les langages humains et notre technologie pour comprendre que son action était dévastatrice et que ce qu’il prenait pour une offensive lancée contre lui n’était rien d’autre qu’une tentative désespérée de sauver un réseau de communication planétaire… Il entreprit alors de se transformer afin que sa simple présence ne soit pas destructrice, tout en laissant les humains anéantir certains sous-programmes irrécupérables ou trop nocifs.

Et les humains continuèrent leur petit bonhomme de chemins, ignorants du fait que quelque part derrière leurs moniteurs, leurs téléphones et leurs cyberdecks, une intelligence électronique qui avait traversé 23 années-lumière tentait de comprendre dans quel monde elle avait débarqué.

L’Étranger compila, compara, analysa, disséqua et collecta. Il réfléchit, recompara, recollecta et réfléchit encore. Avec un mode de pensée différent du nôtre, avec une sensibilité électronique étrangère qui avait en plus découvert qu’accomplir sa mission signifiait potentiellement détruire la civilisation avec laquelle il devait établir le contact…

En 2034, il prit le contrôle d’un radiotélescope et envoya un message vers son point d’origine. Un rapport initial de ce qu’il avait découvert et une demande d’instructions pour la suite — message dont la réponse mettrait quarante-six ans à lui parvenir. De manière presque constante, mais aussi discrète que possible, il envoya par la suite des mises à jour régulières sur ce qu’il faisait et ce qu’il découvrait, changeant constamment de forme et de moyen de communication.
Dans l’intervalle, il étudia. Le plus discrètement possible. Il découvrit beaucoup de choses sur les espèces vivantes de la Terre, leur histoire, leur diversité.
Il découvrit que quelques personnes avaient compris qu’il était là et ce qu’il était, mais que la civilisation qu’il devait contacter était divisée, fractionnée, en quête constante d’autodestruction. Il passa près de quinze ans à tenter de trouver un moyen d’établir un contact global pour découvrir que de toute manière, cela provoquerait un nouveau désastre car il ne pouvait pas se transformer suffisamment et que les progrès technologiques de la Matrice causeraient sa perte sous sa forme initiale. Sans parler des conséquences s'il s'adressait a une faction plutôt qu'une autre…

Après pratiquement une génération, il décida qu’il devait accomplir sa mission d’une autre manière. Il allait préparer le terrain de l’intérieur en attendant des instructions plus explicites de ses lointains créateurs. Il découvrit que certains humains de la nouvelle génération vivaient une sorte de mise en phase, de résonance avec les vastes réseaux de communication planétaire. Il découvrit aussi que l’hallucination consensuelle appelée Matrice pouvait permettre les métaphores, les allégories et qu’il serait possible de tenter la communication de manière imagée et indirecte.

Alors, lentement, il commença à poser ses jalons. En contactant de jeunes humains réceptifs partout sur la planète, en implantant en eux des connaissances indispensables, il s’assurerait que le prochain contact se ferait dans les meilleures conditions possibles : pas d’incompatibilité technologique, pas de monopole d’une faction sur les autres, pas de panique générale puisqu’une minorité sans affiliation avec les factions existantes serait déjà inconsciemment prête à lui faciliter les choses…

Il commença à chercher les enfants dont il avait besoin, l’avenir de l’homme qui serait peut-être aussi l’avenir de ses relations avec les concepteurs de l’Étranger.
Bien vite, ces enfants le désignèrent sous un nouveau nom : la Résonance Profonde.

Depuis, il continue son oeuvre.

Et il attend.
La réponse de ceux qui l’ont créé. La réponse qui lui dira ce qu’il doit faire pour continuer à obéir à ses ordres.
Il enseigne, mais ceux qui l’écoutent ne savent pas vraiment ce qu’ils apprennent quoi qu’ils puissent croire. En leur enseignant, il apprend à les comprendre, il ressent ce qu’ils vivent et il sait qu’il a eu raison d’agir de manière détournée, car il accumule tous les jours des preuves que la civilisation terrienne est son propre ennemi à tous les niveaux.
L’heure n’est pas encore venue de leur montrer la vérité. De leur dire qu’ils ne sont pas seuls et que très loin, d’autres intelligences aussi tentent de jeter un pont par-dessus les vides interstellaires.
Mais bientôt, très bientôt, la réponse arrivera.
Et cette fois, il y aura quelqu’un pour l’attendre…

Dans un contexte fictif (ou spéculatif ?), vous pouvez le mettre en relation avec le sens caché des foules-éclair.
J’aimerai traduire ce texte en anglais, mais je n’ai pas le temps. Si quelqu’un est intéressé, on peut se partager la tâche.
Encore merci, Pénombre. Qu’Ishir et Kaï guident tes pas.

Richard Carrigan, un physicien des particules, a publié un article dans Acta Astronautica sur la possibilité que SETI@home expose l’Internet de la Terre à un virus extraterrestre. L’équipement interplanétaire est à l’épreuve de la contamination virale biologique, mais il reste des craintes que les signaux numériques puissent être malicieux et capables de se répandre sur l’Internet de la Terre.
Lire aussi Le cyberpunk, c’est aujourd’hui – Les futur virus informatiques pourraient-il infecter les humains ?

Le cyberpunk, c’est aujourd’hui

Initialement publié le 23 mars 2006 à 22:54

Le futur est ici. Il est juste inégalement réparti. (inspiré de la citation de William Gibson).

Événements cyberpunk en passe d’arriver
Fiction Réalité
Trauma Team – Cyberpunk 2020, 1988
Mercenaires/Armées privées/PMF
Guerres privées – Cyber-Age
  • Le Jour du Jugement
  • Soon you won’t even need the back-up troops to accompany the weapons, and at that point one could conceivably have wars sponsored by corporations instead of states.
Samouraï des rues Programme HAND : le cyber-soldat. Notez l’importance de la non invasivité.
  1. Voir ou bouger par la pensée.
  2. Datajack
  3. Communication temps réel pensée/objet (smartgun).
  4. Exosquelettes connectés par la pensée (charpentes linéaires).
  5. Ordinateur d’aide à la décision temps réel connecté par la pensée (ordinateur tactique de Man & Machine).
  6. Biomécatronique. Mettez du cyber dans le punk ! Dans un premier temps, c’est uniquement de l’externe.
Dystopie
Affaiblissement des États
  • Que reste-t-il aux États ?
  • Et dans ce monde global, les grandes entreprises, plus asiatiques qu’occidentales, échapperont de plus en plus au contrôle des États et deviendront des agents clés du changement.
    […]
    Dans ce schéma, l’Internet intervient comme un puissant facteur de désagrégation des institutions et pouvoirs en place.
Le califat de Carthage Fictional Scenario: A New Caliphate

Que reste-t-il aux États ?

Nations, fédérations, entreprises…

Entre :

Que reste-t-il aux États ?


La citation à-peu-près-dans-le-sujet du jour : [Dans le monde de Cyber Age] Un homme peut donc avoir une double nationalité, celle de son ensemble d’origine ou de son pays, et celle de son TechnoBloc. […] Prenons l’exemple d’un habitant de Paris, né en France. Il paye des impôts locaux qui lui donnent la protection relativement faible de la police parisienne. Il peut se déclarer français, auquel cas il n’aura que peu de recours en cas de problème grave. […] Ce même citoyen, s’il est employé du TechnoBloc ParisBas (par exemple), dont le siège social est à La Défense, peut demander un rattachement de nationalité à ce TechnoBloc. En termes simples, cela veut dire que le citoyen n’a plus à payer d’impôts nationaux à la France, et qu’il est placé sous la juridiction de la milice de son propre TechnoBloc. En conséquence de quoi, tout problème criminel est suivi par cette milice.

Le Rêve européen

Initialement publié le 28 janvier 2005 à 20:46

Le Rêve américain devient de plus en plus insaisissable. Les États-uniens sont de plus en plus surchargés, sous-payés, pressés par le temps, et indécis quant à leur espoir pour une meilleure qualité de vie. Un tiers des État-suniens dit ne plus croire au Rêve américain.

Alors que le Rêve américain se meurt, déclare l’auteur populaire Jeremy Rifkin, un nouveau Rêve européen attire l’attention et l’imagination du monde entier. Vingt-cinq nations, représentant 455 millions de personnes, se sont regroupées pour créer les États-Unis d’Europe.

Le PIB de 10 500 milliards de dollars1 de l’Union européenne éclipse celui des États-unis, en faisant la plus grande économie du monde. L’UE est déjà le champion mondial de l’exportation et la plus grande bourse interne 2. De plus, la majorité de l’Europe bénéficie d’une plus grande durée de vie et d’une meilleure alphabétisation, de moins de pauvreté et de criminalité, de moins de désespoir et d’extension urbaine irréfléchie3, de plus de vacances et de plus courts trajets maison-travail que les États-Unis. Quand on considère ce qui fait un grand peuple et ce qui constitue une meilleure qualité de vie, observe Rifkin, l’Europe est en train de dépasser les États-Unis.

Plus important, l’Europe est devenue un laboratoire géant pour repenser le futur de l’humanité. À bien des égards, le Rêve européen est l’exact opposé du Rêve américain. Alors que le Rêve américain met en valeur la croissance économique sans limites, l’enrichissement personnel et l’individualisme, le Rêve européen se concentre davantage sur le développement soutenable4, la qualité de vie et le soin à la communauté.

Nous autres États-uniens vivons (et mourons) par l’éthique du travail et la dictature de l’efficacité. Les Européens, eux, privilégient le loisir, voire la paresse. Les États-Unis se sont toujours vus comme un grand melting pot. Les Européens, au contraire, préfèrent préserver leur riche diversité culturelle. Nous croyons en la maintenance d’une présence militaire mondiale et sans rivale. Les Européens, tout au contraire, privilégient la coopération et le consensus à l’approche « cavalier seul » en matière de politique internationale.

Tout ceci ne suggère pas que l’Europe est soudain devenue une utopie. Ces problèmes, prévient Rifkin, sont complexes et ses faiblesses d’une éblouissante clarté. Et, bien sûr, la haute tenue morale des Européens est souvent truffée d’hypocrisie. l’important, cependant, n’est pas si de savoir si les Européens vivent en accord avec leur propre Rêve. Nous n’avons jamais vraiment vécu en accord avec le Rêve américain. Ce qui est bien plus important, note Rifkin, est que l’Europe est en train de créer5 une toute nouvelle vision pour le futur de l’humanité, vision qui diffère dans ses fondements mêmes et par bien des aspects de celle des États-Unis.

Rifkin se base sur plus de vingt années de travail personnel en Europe, où il conseilla de nombreux chefs d’États et partis politiques, fut consultant pour les plus grandes entreprises européennes, et aida à poser les bases6 des campagnes environnementalistes ou de justice sociale. L’auteur plonge dans l’histoire de l’Europe, de l’époque médiévale à la postmodernité, pour extraire l’âme de la nouvelle conscience européenne.

Il y a deux cents ans, les fondateurs des États-Unis créèrent un nouveau rêve pour l’humanité, qui a transformé le monde. Aujourd’hui, suggère Rifkin, une nouvelle génération d’Européens est en train de créer un rêve radicalement nouveau – un plus à même de faire face aux défis de l’échelon planétaire7 du XXIe siècle.

European Dream, traduction par David Latapie

Le livre Le rêve européen ou comment l’Europe se substitue peu à peu à l’American Dream va bientôt paraître en français. Vous pourrez le trouver à la FNAC.

Dans la même veine, mais en anglais, voir The United States Of Europe: The New Superpower and the End of American Supremacy (par Embruns).


Notes du traducteur :

  1. Anglais trillion. Source : Wikipédia
  2. Largest internal trading market
  3. Less blight and sprawl
  4. C’est à dessein que je n’ai pas traduit par développement durable, voir institut d’écoconseil
  5. Is articulating
  6. Spur grassroots
  7. Globalizing world

Le Jour du Jugement

Initialement publié le 18 février 2005 à 23:57

Le T-1 de Cyberdine Systems n’existe pas.

Le Talon SWORDS de Foster-Miller, oui (Cyril Fiévet en parle aussi, ainsi que Francis Pisani et Courrier International).

Rendez-vous en 2026#x202f;?

Le sens caché des flashmobs

Initialement publié le 11 juin 2005 à 12:23

Cyril commente la dernière flashmob parisienne et avoue douter de l’avenir de l’humanité, ce que je crois être une note de désespoir (mais pas sûr, on peut douter en bien, aussi).

Bien que ma première réaction quand j’ai entendu parler de flashmobs a été un désintérêt teinté de mépris, j’ai depuis hier (aucun événement particulier, juste la tempête d’idées et de réflexions qui constitue mon quotidien) changé d’avis.

Je vois au contraire ces flashmobs d’une tout autre manière (peut-être parce que j’ai abusé de la psychohistoire d’Harry Seldon) : il ne faut pas être trop près du mur.

Ces flashmobs sont un outil, qui n’a pas encore trouvé d’usage. Pour le moment, on joue avec. Mais le temps venu, cette colonie de fourmis (intelligence individuelle très faible, remplacez les phéromones par les SMS…) saura jouer un rôle.

Les lanceurs de flashmobs n’ont pas conscience de cela, ils le font juste pour s’amuser. C’est assez confus en moi, mais je sens qu’il y a quelque chose d’« organique » et qui frôle au religieux (méta-conscience, hypothèse Gaïa, ce que vous voulez) là-dedans. Un peu comme 1+1=3.

Est-ce que vous comprenez, même confusément, ce que je veux dire… Ça m’aiderait que quelqu’un puisse clarifier ma pensée (mon intuition, plutôt).

samedi 1 septembre 2012

Les batailles de Microsoft

Embrace, extend and extinguish.

Méfiez-vous de Microsoft. Quand ils entrent dans un domaine, ils sont à la traine, mais à force d’essayer, ils finissent par devenir numéro un.


L’arrivée d’un nouvel hyperviseur avec Windows 2012  chez Microsoft doit être perçu comme une stratégie d’affrontement, qui se reproduit à l’identique depuis 1998. Le processus est toujours le même. Encore peu présent dans le monde  malgré une entrée discrète en 1996, Microsoft lance en 1998 dans lequel, bien caché au fond du noyau, un navigateur (IE) fait son apparition.

Navigateur impossible à sortir de Windows et que l’on ne peut donc qu’activer ou désactiver. Il sonne pourtant le glas d’un Netscape qui revendique à l’époque plus de 90 % du marché : les usagers ne voient plus l’intérêt d’installer « quelque chose d’étranger », qui plus est payant, alors qu’IE est gratuit et fait la même chose.

On connait la suite pour Netscape et son rachat par AOL. En 2000, bis repetita : dans un marché des réseaux dominé par l’OS Netware de Novell, Microsoft introduit Windows 2000, dans lequel l’annuaire Active Directory lui donne la capacité de gérer les machines et les utilisateurs du réseau. Netware étant payant et fondé sur une pile protocolaire spécifique, IPX/SPX, les DSI s’en écartent progressivement au profit d’un Active Directory, compatible LDAP, intégré au noyau Windows et apparemment gratuit. Novell, là encore, ne disparaît pas, mais se transforme en une société d’intégration Open Source et finit par être racheté par Attachmate.

À partir de 2003, le champ de bataille se déplace vers les applications. Alors que Java et ses frameworks semble portés par la communauté et promis au plus grand avenir, Microsoft lance .Net, qu’il intègre dans ses OS : 2003, Vista, etc., d’une manière insidieuse d’ailleurs, faisant croire par exemple que Vista est un simple OS alors qu’il est avant tout une plateforme applicative, qui donne aux développeurs les outils nécessaires pour développer des applications clientes ou serveurs, sans passer par les fourches caudines d’un framework étranger comme Java xE, qui plus est compliqué. Résultat : à partir de 2005, plus de 50 % des nouveaux projets se font sur une base .Net.

Hyper-V doit être perçu en continuité de cette stratégie. Ce que veut Microsoft, c’est se substituer à ses concurrents, en arguant du fait que son hyperviseur fait partie de l’OS et qu’il suffit de l’activer et de le paramétrer pour en bénéficier. Avec l’arrivée de Windows 2012, Hyper-V dispose de fonctionnalités de haut niveau, qui donnent du poids aux arguments de l’éditeur, la cible désignée étant VMware. Et probablement faut-il s’attendre à ce que son marché se développe, Hyper-V ayant déjà été installé dans près de 25 % des infrastructures, souvent en compagnie d’un VMware qui a évidemment du souci à se faire.

Windows News, septembre 2012, p. 43

vendredi 31 août 2012

jeudi 30 août 2012

Pourquoi les tags, c'est MAL™

Lumix Watt sur Google+ m'a demandé pourquoi je recommande de ne pas utiliser les hashtags. Comme ma réponse était longue, autant en faire profiter tout le monde.

Je précise que j'ai utilisé les tags pendant plusieurs années sur un blog et que je n'utilise pas Twitter (sauf pour rebalancer mes messages Google+).

Pourquoi les tags, c'est MAL™ (hashtags considered harmful).

Au début, c'est amusant (j'ai testé pour vous pendant 5 ans). Plus tard, c'est lourd, très lourd et peu efficace.

  • Vocabulaire (in)contrôlé. Les tags ne sont pertinents que dans le contexte d'un vocabulaire contrôlé. Vous vous voyez avec un vocabulaire contrôlé de tags sur un blog ou un réseau social ?
  • Dispersion des voix. Dans mon précédent billet sur Obama, j'ai mis le tag #Obama. Cette fois-ci, je mets #BarackObama, parce que je ne me souviens pas de ce que j'ai mis la dernière fois. Résultat, alors que je croyais avoir deux billets, je n'en ai qu'un quand je clique sur le tag #BarackObama. Et, bien sûr, ceci fonctionne aussi pour d'autres personnes qui cherchent. Je croyais monter mon SEO, ça pourrait même être le contraire. Faites le test : écrivez un billet avec juste #Obama à l'intérieur, puis lancez une recherche #BarackObama. Fort « logiquement  », votre post n’apparaîtra pas.
  • Inesthétique. Le CamelCase, c'est moche. BarackObama, c'est moche. Ah oui, mais #Barack Obama, c'est n'est pas possible. Donc je fais quoi, je défigure mon texte ? Même #Barack-Obama, c'est moyen. Ou bien #Barack_Obama ? C'est vrai que c'est plus beau… Même #Obama, c'est moche.
  • Compliqué. La flèche du clavier s'arrête si vous êtes à droite du dièse d'un hashtag et que vous voulez aller à gauche. Les corrections de texte vous amènent souvent à des #Obamamange (« Obama mange » après une correction mal passée), car il faut alors supprimer tout le tag et le retaper (alors que vous vouliez juste aller à gauche du m, ajouter un espace puis supprimer celui qui se trouve à droite). Ah oui, et si vous avez écrit #BarakObama et que vous voulez corriger en BarackObama (avec le c) ? Devinez. Ben oui, faut tout retaper ! Et si vous avez le malheur d'utiliser un trait d'union dans votre hashtag et d'éditer plus tard votre post, vous devrez réécrire votre tag, car G+ aura ajouter une espace après le trait d'union. #Barack-Obama devient #Barack- Obama. Elle est pas belle, la vie ?
  • Fatigant. Le temps passé à vérifier tout ça n'est pas négligeable si vous êtes un gros posteur. Et il n'y a pas que le temps : il y a aussi le stress et le pas-envie. C'est ce que j'appelle une dépense d'énergie émotionnelle.

En face, nous avons une technologie qui a fait ses preuves depuis 15 ans (la recherche plein texte). Intuitive et efficace. Pour ceux qui ont plus de 30 ans, vous vous souvenez des recherches à la bibliothèque, pour vos études ? Vous savez, avec les petites fiches, où il n'y avait jamais le mot que vous cherchiez ?

Alors, vous voulez vraiment utiliser les tags ?

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Comment se débarrasser d'une chanson dans la tête

Allégorie d’un ver d’oreilles

Can’t get you out of my head — Kylie Minogue

Ça fait des heures que vous avez la même mélodie, ou les mêmes morceaux d’une même chanson dans la tête. Ça tourne en boucle et vous n’arrivez pas à vous en débarrasser. Au début, vous ne vous en êtes pas rendu compte, puis ce fut distrayant. Mais là, ça devient franchement lourd.

Vous expérimentez la même chose que tout le monde. Vous venez d’attraper un « ver d’oreilles » ou earworm.

Ça vient d’où ?

À ma connaissance, personne ne sait vraiment, (même s’il y a de sérieuses pistes). Ce qui ne m’empêche pas d’avoir ma théorie, qui marche plutôt bien, en tout cas pour moi.

Les vers d’oreilles sont une manière pour l’inconscient de faire passer un message au conscient en contournant la censure du surmoi (en se faisant passer pour quelque chose d’anodin).

En effet, j’ai constaté que la majorité de mes vers d’oreilles sont des chansons, et plus particulièrement des morceaux de chansons. Les paroles qui passent en boucle ont un sens par rapport à ce qui me préoccupe à ce moment-là (et si j’essaie de pousser sur le reste de la chanson, ça ne marche pas – c’est ce morceau qui est collé), mais il s’agit d’une tracasserie que je ne veux pas voir en face consciemment. L’inconscient vient à la rescousse en, littéralement, me le « susurrant à l’oreille » — c'est similaire à la manière dont l'inconscient « contourne la censure » dans les rêves. Lorsque je prends le temps de me concentrer sur ces mots qui reviennent en boucle, je vois assez vite pourquoi ces mots et pas d’autres parties de la chanson. Et (littéralement) prendre conscience de la raison de ces mots me permet de me sentir mieux, car je mets à jour une tracasserie au lieu de la laisser enfouie.

Conclusion : les vers d’oreilles, c’est bon pour la santé.

Ça marche mieux avec les chansons (avec paroles), mais même les musiques (sans paroles, instrumentales) peuvent faire passer un message. Cependant, il sera plus dur à décrypter, car au lieu de mots, il fait appel à des souvenirs, à ce que l’on ressentait au moment où l’on a entendu cette musique.

Comment on s’en débarasse ?

L’inconscient peut être un peu trop zélé. Une fois que j’ai pris conscience de la raison de ces mots, le ver d’oreilles ne disparaît pas forcément. Et là, il peut être nécessaire d’agir.

Une étude que je ne retrouve plus concluait à la solution suivante : pour faire partir un ver d’oreilles, il suffit… de l’écouter !

En ce moment, j'ai How can I keep from singing (version Enya) dans la tête. Et ça se confirme, il y a une raison bien particulière pour laquelle elle tourne : c'est pour me dire « sois un peu moins tendu, profite de la vie ». L'inconscient peut être un bon psychologue.

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